
Impossible de retenir mes larmes ce matin, en me joignant à la marche des peuples organisée en marge de la COP. Aux côtés des peuples autochtones et des travailleurs, une même voix résonnait : justice climatique, protection de la biodiversité, respect de l’Amazonie.

Cette semaine, des milliers de représentants des communautés amazoniennes sont arrivés sur le site de la COP et ont tenté d’entrer dans la zone bleue. Leur détermination a finalement poussé le président Lula à accepter une rencontre.
Or, quelques semaines plus tôt, ce même gouvernement autorisait l’exploration pétrolière au large des côtes amazoniennes par Petrobras.
Et pourtant, Lula rappelait en ouverture de la COP devant les dirigeants du monde que « la Terre ne peut plus soutenir un modèle de développement fondé sur l’usage intensif des énergies fossiles ».
Dans le même temps, le ministère brésilien de l’énergie qualifie ce futur forage de « billet gagnant », capable de créer des milliers d’emplois — des emplois qui, comme le soulignent les représentants autochtones, ne leur seront de toute façon pas accessibles : « Pour travailler chez Petrobras, il faut des diplômes que nous n’avons pas. »
Malgré les engagements des pays à « sortir des énergies fossiles », le monde bat des records de production et consommation pétrolière.

Les revendications sont concrètes : sanctuariser leurs territoires contre la prospection et le forage, leur garantir des financements dédiés, reconnaître officiellement leur rôle essentiel dans l’atténuation et l’adaptation au changement climatique…
Un millier de représentants autochtones participeront finalement aux négociations officielles. Et un premier engagement a été annoncé : 20 % des crédits générés par le nouveau Tropical Forest Forever Facility seront attribués aux peuples indigènes — une reconnaissance de leur rôle de véritables gardiens de la forêt.

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