La COP 30 débute autrement, quelques mois avant l’événement. Elle prend racine à Montréal, avec une équipe dédiée d’Investissement Québec. Dix jours avant la COP, l’inévitable rencontre avec les consignes de sécurité. On a vite l’impression de partir au Soudan. À me demander si je dois emporter mes bottes de pluie pour me préserver des reflux d’égoût causés par les pluies tropicales. La malaria ? Bof… garder des manches longues et anti-moustique, médicament peut-être… Finalement, personne ne sait quelle sera la température qu’il fera dans les lieux de congrès, en contraste avec les 35 degrés extérieurs. Il ne faut pas oublier que même les organisateurs de la délégation ne sont jamais allés à Belem ! Il faudra donc s’habiller pour la chaleur, l’humidité, le soleil, la pluie, les moustiques et l’air conditionné… Je pars demain. Ce sera valise pleine.

L'aventure préparatoire se poursuit par un cocktail productif dans les bureaux d'Investissement Québec. Nous serons une trentaine d'organisations dans la délégation. 

À cet événement interviennent Jean Lemire et Florian Roule.

Jean Lemire, biologiste, cinéaste et navigateur est aussi l’émissaire aux changements climatiques et aux enjeux nordiques du Québec. Il pilote la délégation des négociateurs du Québec. Il pose le ton. Cette COP sera celle de l'action, de la mise en œuvre et de la biodiversité. La précédente était sous le signe de la finance. Il amène le point que ce sont les états et les provinces qui prennent maintenant le flambeau et seront centraux à cette COP. Probablement pas de grande annonce cette année, mais de multiples alliances et solutions. 

Les États-Unis créant un vide de leadership, cela permet aux BRICs et à la Chine de prendre la place. Le Québec étant très crédible et respecté sur la scène internationale en matière de lutte aux changement climatiques, c’est certainement l'occasion pour nous de montrer au monde que toute l'Amérique du Nord n’est pas alignée sur les États-Unis et que certains gouvernements sont intéressés à s'entraider et accélérer la cadence.

Florian Roulle, économiste, est VP finance durable de Finance Montréal, lui aussi très présent dans les discussions sectorielles aussi bien locales qu'internationales. Il nous rappelle la place prépondérante de Montréal en matière de finance durable et sa crédibilité internationale, notamment avec la présence de l’ISSB, certains acteurs financiers et universitaires très proactifs. Les classements internationaux nous donnent toujours dans le top 5 ou 10.

C’est parti, je monte dans l’avion et c’est déjà le dépaysement. Première étape: Sao Paulo pour le forum “Sao Paulo + verde” en compagnie d’Eduardo Firak, Ph. D. Firak, qui pilote notre bureau au Brésil. 

La fierté nationale va bientôt prendre le dessus à nouveau.